Depuis sa création en janvier 2002, l’association L’Exception organise chaque année
un séminaire au cours duquel les réflexions émises au sein du groupe de réflexion sur
le cinéma sont proposées au débat, confrontées aux points de vue de responsables
culturels, et politiques, d’acteurs économiques, ainsi qu’à la réflexion d’artistes,
d’enseignants, de philosophes, d’intellectuels, français et européens venus d’horizon
divers. Ces invités représentent le deuxième cercle, encore plus large et plus ouvert
aux autres disciplines, de personnalités concernées par ces questions, dans un esprit
d’échange et de dialogue, dont le but est de confronter les idées, de débattre, et
d’engager une conversation citoyenne, ouverte, enrichie des différences
philosophiques et culturelles autour d’une réflexion sur un patrimoine commun.
L’Exception organise, en présence de nombreux participants, son nouveau séminaire,
le mardi 25 octobre 2005, sur le thème :
AUX FRONTIERES DU CINEMA
L’ambition de cette journée de réflexion collective est d’aborder la question de ce qui
définit le cinéma, la question de ses limites, de son existence même comme domaine
singulier, est aujourd’hui reformulée de manière radicale. Cette question se pose au
moins selon deux approches, distinctes mais pas exclusives l’une de l’autre, puisque
l’une et l’autre tendent à inclure (ou à dissoudre) le cinéma dans un ensemble plus
vaste, l’une et l’autre ont partie liée avec les évolutions techniques récentes, et toutes
deux peuvent tendre à l’abolition du cinéma comme domaine spécifique.
La première est l’hypothèse que le cinéma ne soit plus, ou ait vocation à n’être plus
qu’une composante des industries audiovisuelles, où les différentes formes de la
télévision occupent une place socialement et économiquement dominante, où les
jeux vidéo font figure de secteur de pointe, où la production et la circulation sur Internet
sont susceptibles d’ouvrir des évolutions encore plus puissantes.
La deuxième approche tient aux considérables interférences du cinéma avec des
pratiques venues d’autres champs artistiques, essentiellement les arts plastiques et
leurs évolutions modernes sous le signe de l’installation et de l’art vidéo. Cette
hypothèse qui tendrait à intégrer le cinéma à un état contemporain des arts visuels
où la distinction entre leurs composants deviendrait secondaire.
L’objectif de ce séminaire est d’interroger la pertinence, ou non, d’une spécificité du
cinéma. Cette question intéresse la réflexion esthétique, mais aussi les choix de politique
et d’économie culturelles. S’il n’est pas question de produire une réponse définitive
à cette interrogation, il apparaît indispensable d’explorer aujourd’hui ce qui dessine
les frontières du cinéma, et d’essayer de comprendre ce qui s’y joue.
Selon une procédure désormais bien « rôdée », la journée se déroulera sous la forme
d’une assemblée où la parole est librement partagée par tous les participants, dans
le cadre de deux séances (matin et après midi) animées par Jean-Michel Frodon,
responsable de L’Exception, et structurée par un ensemble de questions qui auront
été auparavant transmises à l’ensemble des participants. Ces débats sont enregistrés
et seront publiés.
Précédents séminaires :
Séminaire annuel de L’Exception : La Place du cinéma. Comment se constitue, aujourd’hui, l’imaginaire cinéma : 24 juin 2004
Séminaire annuel de L’Exception : Le cinéma sans la télévision ? : 25 juin 2003
Séminaire annuel de L’Exception : Le DVD, objet technique, change-t-il le rapport à l’œuvre de cinéma ? - L’action publique et le cinéma : 26 juin 2002
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