Depuis sa création en janvier 2002, L’Exception organise chaque année un séminaire où les travaux menés au sein du groupe de réflexion sur le cinéma sont confrontés aux points de vue des responsables politiques, des décideurs économiques, ainsi qu’à la réflexion d’artistes et d’intellectuels venus d’horizon divers.
L’ensemble de ces travaux donne lieu à publication, sous la forme des volumes Le Banquet Imaginaire et Le Cinéma sans la télévision (Le Banquet imaginaire2), parus aux éditions Gallimard.
Le 24 juin 2004, L’Exception organise son nouveau séminaire, sur le thème :
La Place du cinéma.
Comment se constitue, aujourd’hui, l’imaginaire cinéma
L’ambition de cette journée de réflexion collective est de redéfinir, au présent, le statut du cinéma selon deux lignes principales d’interrogation. D’une part, il s’agit d’évaluer ce qui définit « l’idée » du cinéma aujourd’hui, ce qui est perçu comme tel, le sens et les enjeux de ce qui le distingue, ou au contraire tend à la fondre dans des ensembles plus vastes. D’autre part, il s’agit d’évaluer la nature, l’importance et les effets du cinéma dans ce qui constitue aujourd’hui les imaginaires individuels et collectifs, la manière dont le cinéma contribue à nos représentations du monde.
Il apparaît en effet que les mesures et actions de tous ordres entrepris pour la défense du cinéma ne peuvent faire l’économie d’une redéfinition de la nature même de ce qu’on entend prendre en compte, définition profondément transformée par les évolutions techniques, économiques, comportementales des dernières décennies.
Selon une procédure désormais bien « rôdée », la journée se déroulera sous la forme d’une assemblée où la parole est librement partagée par tous les participants, dans le cadre de deux séances (matin et après midi) animées par Jean-Michel Frodon, responsable de L’Exception, et structurée par un ensemble de questions qui auront été auparavant transmises à l’ensemble des participants. Ces débats sont enregistrés et seront publiés.
Matinée :
L’IDEE DU CINEMA
La place du cinéma dans l’imaginaire collectif
Introduction au débat : Alain Bergala
AXES DE REFLEXION :
1. Qu’est-ce qui, selon vous, définit aujourd’hui le cinéma : une technique, un lieu, un discours, ses relations avec d’autres pratiques ?
2. La distinction entre produits isolables et flux vous semble-t-elle décisive ? Quel peut être désormais le statut de l’extrait et de la citation dans les différents contextes où ceux-ci sont utilisés ?
3. Peut-on considérer que, aujourd’hui, tout le monde a réellement accès au cinéma (en France, en Occident, dans le monde) ?
4. Qu’est-ce qui, aujourd’hui, permet au cinéma de se distinguer, et de se valoriser par rapport à d’autres modes de représentation et d’autres loisirs ?
5. Quels dispositifs jouent, aujourd’hui, un rôle important dans la diffusion de l’idée du cinéma ?
6. Quelles grandes catégories organisent, à présent, notre représentation du cinéma ? En particulier, l’origine nationale des films, leur appartenance à des genres identifiés, la présence de personnalités (auteurs ou vedettes) jouent-elles un rôle majeur dans l’idée que nous nous faisons du cinéma ? Et de chaque film en particulier ?
Après-midi :
LE CINEMA DONNE DES IDEES
Le cinéma comme outil contemporain de construction du rapport au monde
Introduction au débat : Marie-José Mondzain
AXES DE REFLEXION :
1. Peut-on encore dire que le cinéma est une fenêtre ouverte sur le monde ?
2. Quelle est la spécificité du cinéma comme construction d’un rapport au monde ?
En quoi se différencie-t-il, ou non, des autres modes de représentation, depuis le théâtre jusqu’aux jeux vidéo en passant par la télévision sous ses différentes formes ?
3. Dans quelle mesure le cinéma peut-il participer à l’éducation des enfants ? A l’activité des citoyens ?
4. Comment redéfinir aujourd’hui le rapport entre documentaire et fiction au cinéma ?
5. L’essor du numérique modifie-t-il le mode de croyance dans le cinéma ?